PROJECTIONS 2012 DE C3V MAISON CITOYENNE - SQUAT - Les nouveaux chiens de garde.
Le 29 mars 2012
projection de
avec la participation de la ville de Joigny
Bande annonce
Compte rendu en une phrase
Dans le cadre de notre programme « Résister, c'est entrer en existence », C3V-Maison citoyenne entend porter la question du logement au cœur de cette campagne. En effet, la situation du mal-logement, loin de régresser, s'est dramatiquement développée durant les dernières années. En douze ans, les prix de l'immobilier ont doublé, les loyers ont grimpé de 50 % et le nombre d'expulsions a plus que doublé. Alors que la France n'a jamais été aussi riche, ce sont 3,6 millions de personnes qui n'ont pas de logement ou qui sont très mal logées (sans-abri, conditions indignes d'insalubrité et de surpeuplement). Mais, si l'on y adjoint tous ceux qui se trouvent en situation de fragilité de logement à court ou moyen terme (précarité, d'où impossibilité de payer un loyer, menace d'expulsion, jeunes dans la galère…), ce sont au total 10 millions de personnes qui sont touchées par la crise du logement, selon la Fondation Abbé Pierre. Parce qu'un toit pour tous est un droit essentiel, il est urgent de sortir l'habitat des griffes des spéculateurs et de la recherche du profit, et d'œuvrer ensemble concrètement pour un droit réel au logement. Sortons de cette logique purement financière. Cessons d’abandonner ainsi à la violence de la rue des milliers d’hommes et de femmes. Les politiques du logement peuvent jouer un rôle stabilisateur. Elles doivent aider prioritairement les personnes qui ont besoin de se loger. Aux pouvoirs publics de se mobiliser. A nous de leur rappeler !
Un verrou qui cède, une porte qui s’ouvre, des cris de joie qui retentissent : un logement condamné est redevenu libre. Simple comme bonjour, la réappropriation qui ouvre le film de Christophe Coello est d’abord un moment d’intense vitalité. Jubilation de déjouer les plans de la société immobilière qui a entrepris de vider l’immeuble de ses habitants, jubilation de redonner vie à un bout de ville morte, jubilation de conquérir un toit au nez et à la barbe des promoteurs et au soulagement des derniers voisins.
Nous sommes dans un quartier populaire de Barcelone en proie à la spéculation, mais la scène pourrait se dérouler aussi bien dans n’importe quelle grande ville d’Europe. Gentrification, loyers hors de prix, opérations de « réhabilitation » destinées à remodeler à coups de serpe la population d’une rue ou d’un centre-ville : le spectateur évolue sur un terrain familier. Ce que lui divulgue le film, c’est une proposition de lutte concrète et collective contre cette mise en coupe réglée.
Pendant huit ans, de 2003 à 2011, Christophe Coello a filmé de l’intérieur les actions de « Miles de viviendas » (« des milliers de logements »), un groupe de flibustiers barcelonais qui invente mille façons de repousser les murs du possible. Gloria, Vicente, Ada et les autres ne se contentent pas d’investir des habitations promises à la culbute financière, ils impulsent la résistance à l’échelle du quartier.
Collecte d’informations sur les magouilles immobilières en cours, opérations festives de déminage du béton armé, intrusions chez les donneurs d’ordre, tissage de liens de solidarité avec les voisins – comme dans cette jonction improbable et pourtant fructueuse entre les « squatteurs » et les « vieilles dames » du quartier de la Barceloneta.
Un combat perdu d’avance ? Pas sûr, car la mobilisation des habitants pour la défense de leur quartier se double d’une suggestion faite à chacun de reprendre le contrôle de sa vie. La note joyeuse par laquelle commence cette aventure retentit jusqu’après la dernière image. Film d’action, film qui donne envie d’agir, Squat nous embarque dans l’exploration des choix qui s’offrent à tous les galériens de la ville.
Vous avez pu assister
le vendredi 9 mars 2012
C'est un film qui vous saisit,
vous tient fermement du commencement à la fin
et vous fait terriblement réfléchir.
Costas GAVRAS
Une projection-débat suivi d'un buffet convivial
salle C. Debussy à Joigny
"Les nouveaux
chiens de garde"
de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat
Les médias et le pouvoir...
Il ne vous aura pas échappé que des élections présidentielles se tiendront au mois de mai 2012. L'espace médiatique sera essentiellement occupé par ce rendez-vous national, les journalistes, éditorialistes et chroniqueurs se succéderont à l'antenne pour étudier les sondages, analyser à la loupe les programmes des différents candidats qui seront reçus sur tous les plateaux hertziens. Un événement politique d'importance comme il n'y en a qu'une fois tout les cinq ans qui ranimera à coup sûr les soupçons de collusions entre journalistes et politiques. Comment croire à l'objectivité d'un journaliste et des proclamés prescripteurs d'opinion lorsque ceux-ci tutoient les acteurs de la vie politique, se retrouvent régulièrement autour de dîners mondains et parfois même partagent leur vie avec l'un/une d'eux ?
Gilles Balbastre et Yannick Kergoat ont réalisé Les Nouveaux chiens de garde pour dénoncer cette presse qui se revendique indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique alors même qu'elle est propriété de grands groupes industriels du CAC40 inévitablement proches du pouvoir. Un document à charge auquel a participé Serge Halimi, actuel directeur du mensuel d'opinion Le Monde Diplomatique et auteur de l'essai Les Nouveaux chiens de garde (1997, Liber-Raisons d'agir). Ce n'est bien entendu pas à la télévision que nous pourrons découvrir le film mais en salle.
Bande annonce du film
Les nouveaux chiens de garde