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c3v Maison citoyenne - JOIGNY - YONNE

NOTRE DAME DES LANDES - Notre-Dame-des-Landes : projet confirmé mais retardé

10 Avril 2013, 08:11am

Publié par c3vmaisoncitoyenne

 

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Par Rémi Barroux le 09 - 04 - 2013 

Chantier de fouilles archéologiques sur le site de Notre-Dame-des-Landes, à la mi-novembre 2012.

Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à une quinzaine de kilomètres de Nantes, n'est pas remis en cause. Mais le gouvernement de Jean-Marc Ayrault va devoir prendre le temps. Trois rapports remis, mardi 9 avril, au gouvernement et au préfet de la région Pays-de-la-Loire, demandent en effet des aménagements substantiels au projet initial de nouvelle plate-forme aéroportuaire appelée à remplacer l'actuel Nantes Atlantique. Un projet vieux de plus de quarante ans qui devait se concrétiser, initialement, par les premiers décollages d'avions de Notre-Dame-des-Landes, fin 2017.


La commission du dialogue, présidée par Claude Chéreau, président de la commission des comptes de l'agriculture de la nation, mise en place fin novembre par le premier ministre, ancien maire de Nantes et ardent défenseur du projet, devait se prononcer non pas sur l'utilité du projet et son éventuelle remise en cause, mais sur les modifications et améliorations à apporter à ce projet, vivement contesté sur le terrain par les occupants de la ZAD, la zone d'aménagement différé, par des agriculteurs et par les alliés du PS au gouvernement, Europe Ecologie-Les Verts.


 NOUVELLE ÉVALUATION DU TRAFIC

De fait, la commission propose de rouvrir le dossier sous plusieurs angles. S'agissant de l'augmentation du trafic, qui justifierait le transfert de l'actuel aéroport, elle demande une nouvelle évaluation des coûts de réaménagement de Nantes Atlantique, une revendication portée par les opposants et les élus écologistes de la région. La question de l'utilisation de l'actuelle piste par Airbus et donc d'un maintien d'activité reste posée et doit être tranchée, estiment les trois membres de la commission.

La réduction de l'emprise du futur Aéroport du Grand-Ouest (AGO), dont la concession a été accordée à Vinci Airports, gestionnaire des aéroports de Nantes-Atlantique, de Saint-Nazaire, tout proche, ou encore de Rennes, est aussi demandée.

Les justifications économiques, la nécessité de relier Nantes aux grandes métropoles européennes, le développement des transports à l'échelle des deux régions concernées, Pays-de-la-Loire et Bretagne, sont aussi discutées par les rapporteurs.

Autant de questions auxquelles le gouvernement dit vouloir répondre. Le projet actuel doit être "optimisé sur la base des recommandations formulées par les commissions", selon les termes d'un communiqué de Jean-Marc Ayrault, mardi, qui a réaffirmé "son attachement à poursuivre la conduite de ce projet".

Lire les réactions Notre-Dame-des-Landes : pour EELV, le projet est condamné, pas pour les élus locaux


CALCUL DES COMPENSATIONS DES ZONES HUMIDES

Les deux autres commissions – les experts scientifiques chargés d'évaluer "la méthode de compensation des incidences sur les zones humides", et le groupe en charge de "l'expertise de l'impact sur l'agriculture" mis en place par le ministre Stéphane Le Foll, et présidée respectivement par Ghislain de Marcily, de l'Académie des Sciences, et Dominique Pélissié, ingénieur des Ponts-et-Chaussées – ont aussi rendu leurs propositions. Ils ont aussi, dans des domaines plus techniques, émis des critiques au dossier de futur aéroport.

Carte de situation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Le principal, venant des experts scientifiques, remet en question la validité du calcul de compensation des zones humides – quelque 98 % de la surface du futur aéroport –, telle qu'elle a été présentée par la préfecture. Au lieu de remplacer un hectare de zone humide par deux hectares, dite méthode de "compensation surfacique", il était proposé d'étudier les services rendus en termes de biodiversité, de botanique, d'hydrologie, etc. sur une surface donnée et de chercher à les remplacer sur une surface qui pourrait être plus réduite.

Cette méthode dite de "compensation fonctionnelle", expérimentale sur une grande superficie, n'a certes pas été condamnée par les experts. Mais ils ont remis en question les critères, les modes de calcul et en ont pointé les risques d'échec. Le préfet de région, Christian de Lavernée, doit prendre prochainement un arrêté "Loi sur l'eau" qui tienne compte de ces recommandations. Celui-ci sera aussitôt contesté par un recours des opposants devant la Commission européenne.

S'agissant des agriculteurs, la commission qui leur était dédiée a, elle, alerté sur les conséquences de la construction d'AGO sur l'agriculture, avec la disparition d'exploitations. Une sorte de double peine puisque cette perte de terres agricoles s'accompagne, selon les auteurs du rapport, de "l'incidence de la compensation environnementale sur l'agriculture". Là encore, estiment-ils, il faut réduire l'impact du projet.

Ces trois rapports devraient servir de base à de nouvelles propositions. Les débuts du chantier de construction proprement dit ne sont pas envisagés avant de longs mois. Pas avant l'automne, au moins, ce qui, à quelques mois des élections municipales, ne devraient pas enchanter un Parti socialiste mis à mal par l'actualité et peu désireux, probablement, de se fâcher avec ses alliés écologistes.


Lire : <<Où en est-on de la bataille de Notre-Dame-des-Landes ?>>

 


Bataille contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes: les liens du "Monde.fr"

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